Cours publics le Jeudi 23 janvier 2020 à 18h30
avec Alexandre Gady, professeur d’histoire de l’art moderne, université Paris IV-Sorbonne
Entre l’âge de la construction gothique et le moment néo-gothique qui l’a refaçonnée, la cathédrale Notre-Dame connaît aussi, du XVIe au XVIIIe siècle, trois siècles de modernité qui n’occupent plus qu’une place marginale dans notre mémoire collective aujourd’hui.
A l’échelle diocésaine, elle sert aussi de référence à des dizaines d’églises paroissiales qui lui empruntent un nombre variable d’éléments, du simple motif ornemental aux grandes lignes de son architecture. On peut être frappé de retrouver l’empreinte très nette de Notre-Dame dans des édifices extra-diocésains qui présentent la particularité d’être proches du milieu royal, ce qui amène à s’interroger sur la dimension politique du monument. On ne peut la réduire à la présence, si déclamatoire soit-elle, d’une galerie des rois dont sa façade accueille le prototype.
Si la Renaissance y est quasiment absente, Notre-Dame connaît durant la Contre-Réforme triomphante, puis à l’époque des Lumières, un programme d’embellissements qui modifie l’intérieur et la perception même de l’édifice, tout en assurant progressivement toujours plus étroitement l’alliance du trône et de l’autel. Architectes, peintres, sculpteurs et marbriers y opèrent de savantes adaptations, que Viollet-le-Duc, a pour partie détruites avant qu’une certaine historiographie les condamne sans raison.
La conférence rendra hommage à ces travaux, conduits par François Mansart, Robert de Cotte, Germain Boffrand et Jacques-Germain Soufflot..., tout en replaçant la cathédrale dans ses abords, alors repensés dans le cadre des embellissements urbains de l’Ancien Régime".